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Le millepertuis, gardien du moral
On connaît le millepertuis sous le nom bucolique d’herbe de la Saint Jean, car sa floraison se fait au mois de juin, et plus particulièrement vers la Saint Jean (le 24), période propice pour la récolte. Mais si cette plante présente un intérêt, ce n’est pas pour les traces rouges qu’elle laisse sur les doigts une fois écrasée, ou pour son odeur si caractéristique. Le millepertuis est reconnu par la pharmacopée traditionnelle comme une plante vertueuse pour l’équilibre du mental, c’est pourquoi il est particulièrement recommandé pour lutter contre les états de déprime saisonnière, de spleen, ou encore pour atténuer l’anxiété. Mais quelle est l’histoire de cette plante solaire, quels sont exactement ses bienfaits sur l’équilibre émotionnel ? Nous vous invitons à en découvrir les secrets et les usages, pour un sourire retrouvé.

La fleur qui chassait les « mauvais esprits »
Dès l’Antiquité, en Grèce ancienne, le millepertuis était utilisé par les pères de la médecine moderne pour répondre à toutes sortes de maux différents qu’ils soient internes ou externes. Il faut attendre le Moyen-Âge pour que la fleur de la Saint Jean devienne presque exclusivement dédiée aux troubles de l’anxiété et de l’humeur, aux passages sombres de l’esprit, à l’état mélancolique autrement appelé « vague à l’âme ». A une époque où croyances et superstitions apparaissent très ancrées, on la considère ni plus ni moins comme une plante magique capable de « chasser les mauvais esprits ». Des siècles plus tard, du 18e siècle jusqu’au milieu du 20e siècle, époque glorieuse pour la psychanalyse, le millepertuis figure même sur les ordonnances de thérapeutes américains en soulagement de certains déséquilibres. Si le millepertuis jouit toujours d’une grande popularité, ses bienfaits sont toutefois à nuancer. On l’utilise ainsi davantage en naturopathie pour dissiper les favoriser le retour à un mental équilibré et à une humeur positive. Mais quelle est donc l’identité de cette plante de la joie de vivre ?
La plante vivace aux mille trous
Le millepertuis, ou Hyperium perforatum de son nom latin, doit celui-ci à ses feuilles qui semblent perforées de mille trous. C’est une plante herbacée vivace que l’on peut trouver à l’état sauvage dans les terrains abandonnés ou négligés, le long des voies ferrées par exemple où l’on repère ses petites fleurs d’un jaune d’or très vif. Si on répertorie près de 400 espèces différentes un peu partout à travers le monde (sauf dans les régions arctiques et désertiques) , on les cueille notamment sur le continent européen, au début de la floraison, à l’heure du solstice d’été, où elles sont broyées, quand elles ne sont pas séchées. Ce sont donc les fleurs du millepertuis qui sont principalement utilisées dans la pharmacopée traditionnelle pour les précieux actifs qu’elles renferment mais aussi pour les jeunes feuilles qui les entourent.
L’hypéricine, le marqueur de la plante
La principale substance de la plante, trouvée dans les extraits du millepertuis est l’hypéricine. Cet actif, très prisé en phytothérapie pour ses qualités stimulantes sur les défenses naturelles, désigne le piment rouge contenu dans les vésicules des sommités fleuries de la plante. Également régénérante et apaisante, l’hypéricine est fréquemment utilisée dans les compléments alimentaires visant à agir sur le bien-être du corps et de l’esprit. La recherche met également en avant un autre actif présent dans la plante, l’hyperforine, qui agit aussi favorablement sur le moral. Les flavonoïdes sont également perçus comme des composants importants, mais il faut savoir qu’il n’existe, pour l’heure, aucun consensus dans le monde scientifique. Certains s’accordent ainsi davantage pour dire que les effets bénéfiques de la plante sont à retirer dans l’ensemble de ses ingrédients.
La plante de la Saint Jean pour chasser les idées noires
Traditionnellement plusieurs effets bénéfiques sont reconnus au millepertuis, toutefois, il est principalement réputé pour atténuer l’envie de broyer du noir, et donc pour lutter contre la déprime saisonnière, les troubles de l’anxiété et la nervosité. Les femmes qui entrent dans l’âge et qui appréhendent mal ce délicat passage de la vie peuvent y recourir, tout comme les personnes soucieuses de régulariser leurs cycles du sommeil. Si l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît les vertus positives de la plante contre la déprime, le millepertuis est plus modestement qualifié de « petit soleil intérieur », tant ses bienfaits, si précieux soient-ils restent encore à explorer par la recherche. A noter qu’en usage externe, cette plante est parfois indiquée pour apaiser les coups de soleil et apporter détente aux zones sensibles du corps.
Cure ou prise ponctuelle : comment utiliser le millepertuis ?
Le recours au millepertuis en usage interne ou externe détermine le type de produit à utiliser. Consommé sous forme de solution buvable ou de comprimés, le suc de la plante est idéal pour les cures, notamment pendant le blues saisonnier. Il peut également être employé avec profit plus occasionnellement, lors d’un épisode émotionnellement difficile, par exemple. Notre millepertuis bio renferme tous les précieux composants naturels de la plante. Parfait pour répondre à un manque d’optimisme passager, à des déséquilibres ponctuels du sommeil, ce complément alimentaire influe positivement sur l’équilibre du mental.
En infusion, la plante aux mille trous est également efficace pour apaiser le corps et l’esprit. Utilisez les parties aériennes de millepertuis pour profiter de tous ses bienfaits et consommez-la de préférence après le repas pour favoriser le sommeil.
Attention, le millepertuis peut interagir avec les antidépresseurs de synthèse, il est donc recommandé d'interrompre tout traitement avec un antidépresseur avant de débuter une cure de millepertuis, l'intervalle devant être assez important pour laisser le temps à l'organisme d'en éliminer les dernières traces. Le millepertuis étant photosensibilisant, il est conseillé d'éviter toute exposition au soleil durant la période de prise. Enfin, le millepertuis est déconseillé aux personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, ou souffrant de troubles bipolaires, aux personnes étant sur le point de subir une opération, ainsi qu'aux femmes enceintes et allaitantes.