Curcuma : l'épice amie des articulations

Une épice indienne reconnue tardivement en Europe

Épice célèbre aujourd’hui et prisée sur tous les continents, tant pour ses qualités culinaires que pour ses bienfaits, le curcuma n’a pas toujours fait l’unanimité. Originaire d’Inde, il s’est d’abord diffusé dans toute l’Asie et jusqu’à ses confins, au Proche-Orient et au Moyen-Orient, sans toutefois atteindre l’Europe. Au centre des échanges commerciaux entre les différentes grandes civilisations de cette aire géographique, le curcuma était utilisé autant comme épice et colorant naturel dans les préparations alimentaires que comme remède doux en réponse à des maux divers. En Inde, son emploi remonte à un peu plus de 4000 ans. Au sein des usages indiens, le curcuma constitue, sur le plan culinaire l’un des principaux constituants du curry, un mélange d’épices très apprécié de la cuisine indienne, tandis que sur le plan thérapeutique, il est l’un des ingrédients essentiels de la pharmacopée ayurvédique. Suivant l’exemple indien, les médecines traditionnelles de Chine, de Thaïlande ou d’Indonésie l’utilisent également, lui prêtant des vertus essentiellement digestives.

Après quelques millénaires d’échanges, au Moyen-âge, le curcuma fait enfin son apparition en Europe par le biais du Royaume d’Espagne alors en contact avec le Monde arabe. Le terme curcuma vient d’ailleurs de la langue espagnole qui l’a empruntée à l’arabe « kurkum » lequel désigne le safran. La confusion fait qu’aujourd’hui encore le curcuma est parfois surnommé « safran des Indes ». Toutefois, le curcuma ne parvient pas à cette époque, malgré ses atouts remarquables, à séduire le Vieux Continent. Il faudra attendre la colonisation anglaise des Indes pour que naisse l’intérêt européen pour le curcuma…

Un rhizome noueux à la chair orangée

Plante vivace à tige courte, le curcuma est un genre botanique qui réunit une quarantaine de variétés différentes, dont la plus utilisée est le Curcuma longa. Le principal intérêt de la plante est à chercher dans son rhizome noueux à la chair orangée. Souvent réduit à sa simple racine, tout comme le ginseng, le curcuma se caractérise par une belle et intense couleur en son cœur. Il est dès lors plus compréhensible que cette racine prisée pour son arôme incomparable ait aussi séduit par ses propriétés tinctoriales. Traditionnellement récoltée quelques mois de maturation, les rhizomes du curcuma sont d’abord pelés avant d’être bouillis et réduits en poudre. Si le curcuma est principalement disponible sous forme de poudre, notamment en Europe, il est aussi très bénéfique de le consommer sous sa forme brute de racine. Source de régal pour les papilles et de bienfaits pour l’organisme, le rhizome de curcuma impressionne. Si ses propriétés culinaires et thérapeutiques ne font aucun doute, il s’agit désormais de comprendre sur quelle composition active elles reposent. 

Un actif antioxydant majeur : la curcumine

Les principaux bienfaits du curcuma tiennent à sa teneur élevée en curcuminoïdes, des antioxydants spécifiques, précieux au regard de leur richesse en curcumine. D’après la recherche scientifique, les curcuminoïdes seraient composés à 90 % de curcumine, actif responsable du potentiel antioxydant du rhizome et de certains de ses effets positifs sur le bien-être. Malgré ses qualités exceptionnelles, le curcuma présente un désavantage notable : la curcumine n’est que faiblement assimilable par l’organisme. Pour pallier cette difficulté le curcuma bien doté en curcumine est souvent associé à une autre épice antioxydante, à savoir le poivre noir dont l’actif majeur est la pipérine. Bien connu pour décupler l’absorption de la curcumine, le poivre noir permet de potentialiser les effets de la curcumine au sein de l’organisme. Mais quels bienfaits cachent cette concentration inégalée en curcumine ?

Une source d’apaisement pour les articulations

En vertu de ses concentrations en curcuminoïdes, eux-mêmes chargés de curcumine, le curcuma est avant tout une épice extrêmement antioxydante. Pertinente pour protéger contre les effets du stress oxydatif, et le vieillissement prématuré, le curcuma renferme deux autres grands bienfaits de taille qui en font un ingrédient phare de la pharmacopée ayurvédique en matière de digestion et de confort articulaire. Sur le plan digestif, l’action du rhizome reste un mystère, les actifs impliqués dans la facilitation du passage du bol alimentaire dans l’organisme restant indéfinis. Concernant les articulations, c’est encore la curcumine qui fait montre de ses merveilleuses ressources. Naturellement apaisante, elle permet d’atténuer les gênes articulaires et de faciliter la souplesse des rouages de la mobilité. Traditionnellement conseillé en cures s’étalant de 1 à 3 mois, le curcuma prend ainsi toute sa valeur pour le bien-être des articulations et le dynamisme quotidien.

Curcuma saupoudré ou supplémenté ? 

Pour faire une cure bénéfique de curcuma, la consommation d’épice ne suffit pas, c’est pourquoi il convient de recourir à la supplémentation. Le curcuma étant peu assimilable, à l’état naturel, les formules proposées doivent veiller à la qualité d’extraction, à l’optimisation des teneurs actives ainsi qu’à la bonne conservation des propriétés du rhizome. Parmi les différents compléments alimentaires proposés, les gélules et les comprimés, plus ou moins concentrés, ou même titrés en curcuminoïdes, enrichis en poivre noir, sont excellents pour soutenir le bien-être de l’organisme. Pour ceux qui n’apprécient pas ces galéniques, le curcuma est aussi consommable sous forme de jus, également très concentrés en curcuminoïdes, et souvent accompagnés de poivre noir. Les jus de curcuma ont l’avantage de favoriser une assimilation plus rapide, toutefois leurs apports en curcuma dépendent du procédé d’extraction du rhizome.